Le shar-peï est-il un chien primitif ?

Le shar-peï fait partie de la section 2 (« molossoïdes ») du deuxième groupe de la classification des races de la FCI (fédération cynologique internationale). Il y côtoie boxer, rottweiler, dogue argentin, dogue de Bordeaux et autres mastiffs. Mais est-ce vraiment sa place ?

Soyons honnête, le shar-pei a plus de points communs avec les spitz asiatiques (chow-chow, akita, shiba…) qu’avec la plupart des molossoïdes (boxer, rottweiler, bulldog…). Et je ne parle pas uniquement du physique mais surtout des traits comportementaux.

Plusieurs études ont démontré qu’il faisait partie des races de chien les plus anciennes.

Les différentes races considérées comme primitives par plusieurs études.

Dans cette étude (1), le shar-peï partage des origines communes avec le chow-chow (on s’en doutait au vu de leur morphologie assez semblable et de leur langue bleue commune), mais aussi le shiba et l’akita. Ces chiens sont répertoriés dans le groupe des chiens de type Spitz et de type primitif (section 5 : spitz asiatiques et races apparentées).

Arbre phylogénétique des races de chiens.
L’arbre phylogénétique présente les relations de parenté entre organismes vivants.
Il montre qui est proche de qui, et non pas qui descend de qui. (2)
Edo 30kg

Quelques spécificités des chiens primitifs

  • Ancienneté de la race

Les origines du shar-peï remonteraient à plus de 2000 ans. Il faut préciser que si l’on a pu prouver l’ancienneté de cette race par rapport à d’autres, c’est qu’elle est restée isolée géographiquement pendant longtemps, comme beaucoup d’autres races primitives. Il faut savoir qu’un bon nombre de chiens primitifs ont failli disparaître, tout comme le shar-peï.

  • Traits physiques

D’accord, le shar-peï n’a pas les oreilles érigées comme ses cousins spitz asiatiques (bien que certains shar-peï les arborent). Mais il se pourrait qu’on ait particulièrement sélectionné ces oreilles plaquées contre le crâne lorsqu’il servait de chien de combat (les oreilles offraient ainsi moins de prise à l’adversaire). Sa queue portée enroulée sur le dos et son physique « carré » est semblable à ses cousins. J’ai déjà évoqué sa langue bleue ?

  • Les comportements naturels

Les shar-peï sont souvent indépendants, et méfiants envers les étrangers, des traits communs chez les races primitives qui devaient être autonomes et capables de survivre dans leur environnement.

  • Utilisation historique

Le shar-peï a été utilisé comme chien de garde, de chasse et de combat, rôles souvent remplis par des races primitives dans leur milieu d’origine.

  • Instinct de chasse

Les chiens primitifs conservent souvent un fort instinct de chasse, ayant été utilisés historiquement pour la chasse ou la protection. De nombreux shar-peï ont gardé ces comportements.

  • Loyauté et attachement à la famille

Bien qu’ils puissent être réservés avec les étrangers, ils sont généralement très loyaux et attachés à leur famille humaine.

  • Auto-préservation

Cela implique une intolérance à être manipulé ou contraint physiquement ou être confiné dans un espace étroit. Cela vous rappelle votre chien ?

Finalement, comprendre que le shar-peï est un chien primitif nous invite à accepter son indépendance et sa nature instinctive. Cela nous permet aussi de comprendre qu’il a souvent besoin d’une approche d’éducation et de gestion particulière.

Sources :

(1) Rethinking dog domestication by integrating genetics, archeology, and biogeography (Larson et al., 2012)

(2) Genomic Analyses Reveal the Influence of Geographic Origin, Migration, and Hybridization on Modern Dog Breed Development (Parker et al., 2017, Cell Reports 19, 697–708)

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