Gérer un groupe de chiens dans la maison n’est pas toujours facile.
Pat Miller, éducatrice américaine et auteur de plusieurs livres, nous donne, dans cet article, des informations sur ce qu’il convient de faire et ce qu’il est déconseillé de faire.
L’article étant long, je vous en livrerai la traduction en trois parties.
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Comment gérer les conflits lorsqu’on a plusieurs chiens
Au moment où j’écris ces lignes, nos quatre chiens sont éparpillés sur le plancher de mon bureau, somnolant en heureuse harmonie. Dusty, notre loulou de Poméranie de 4 kilos, est recroquevillé sous mon ordinateur d’un côté de mes pieds, Dubhy, le scottie, de l’autre côté. Les 43 kilos de Tucker sont étendus sur deux paniers à côté de l’armoire, et Katie-le-kelpie-fou est allongée sur le tapis violet de l’autre côté de la pièce. Tout va bien dans le royaume des Pattes en Paix.
Mais ce n’est pas toujours le cas. Katie et Dubhy se querellent de temps à autre, généralement à propos d’un litige sur certaines possessions mutuellement convoitées, ou d’une revendication de l’emplacement très prisé, à nos pieds, devant le canapé. Parfois, on peut entendre un grognement strident défensif lorsque Dusty perçoit une menace à son égard de la part de l’un des plus grands chiens. Et quand Tucker et Dubhy s’engagent dans des épisodes turbulents de Mordille-moi-la-gueule et de Chassons-et-malmenons-le-Scottie, Katie, emportée par ses gènes de chien de troupeau qui maintient l’ordre, va souvent gâcher leur plaisir avec des regards qui font peur, soutenus par des coups de crocs douloureux et efficaces aux jarrets des délinquants.
Les chiens étant des animaux de meute, nous attendons beaucoup de leurs capacités à vivre en paix dans un groupe. Si vous êtes un membre humain d’un foyer à multiples chiens, il est important d’être réaliste sur ce que vous pouvez et ne pouvez pas faire avec les membres de votre famille canine. Votre propre personnalité, votre comportement, votre engagement pour gérer et éduquer votre meute, ainsi que le choix des chiens composant le groupe, joueront un rôle important dans votre capacité à créer votre propre royaume pacifique.
C’est dans les gènes
Autrefois, les ancêtres de nos chiens étaient tous sauvages et vivaient en meute. Il était très important pour leur survie qu’ils s’entendent bien les uns avec les autres. Le moindre traumatisme mineur causé par un coup de croc de la part d’un congénère agressif pouvait s’infecter et causer l’invalidité et la mort d’un membre du groupe. Ces chiens sauvages dépendaient des capacités de toute leur famille canine à participer à la chasse et à la défense de la meute. Un membre infirme constituait un handicap pour tous. Pour ces raisons de survie, les chiens ont développé un langage hautement ritualisé qui leur a permis de maintenir l’ordre dans la meute sans effusion de sang. L’expression du regard et des mimiques du visage, la posture du corps, les claquements de mâchoires, les grognements, et même les coups de dent sans pression suffisante pour déchirer la peau, tous ont contribué à une vie harmonieuse dans la meute.
Puis est arrivé l’humain. Au cours des siècles, nous avons façonné le phénotype exceptionnellement malléable de l’espèce canine et nous avons créé des races telles que les beagles, bassets, chiens courants, coonhounds, labradors, golden retrievers…, des chiens de chasse qui ont encore des gènes très forts pour la vie en meute. A l’extrême opposé, nous avons également créé des races telles que l’American Pit Bull Terrier qui, génétiquement, tolère peu la proximité de ses congénères.
Si vous débutez dans la vie de meute, le moyen le plus simple pour obtenir un groupe pacifique est de sélectionner les membres de votre famille canine du côté le plus paisible de l’échelle, et d’éviter les races de combat pugnaces, les terriers fougueux et les chiens de bergers obsessionnels. Cela ne veut pas dire qu’aucun pitbull, terrier écossais ou kelpie australien ne peut vivre dans un groupe, ils le peuvent certainement, mais cela demandera plus d’efforts de la part de l’humain pour que cela fonctionne.
De l’ordre dans la meute
La gestion d’une meute relève autant de l’instinct que de l’apprentissage. Si vous avez toujours eu plusieurs chiens en même temps, sans jamais avoir de problème et sans jamais vous poser de questions, félicitations ! Vous faites partie des chanceux, vous avez un don. Vous avez sans doute fait instinctivement tout ce qu’il fallait pour aider votre meute à s’adapter. Nombre de propriétaires de chiens n’ont pas cette chance.
Les problèmes de meute peuvent varier du simple comportement indiscipliné à de sérieuses agressions entre chiens. La plupart des propriétaires de chiens tolèrent les premiers, mais ces mauvaises manières au sein du groupe conduisent bien souvent à l’agression, et sont beaucoup plus faciles à régler avant que la situation ne dégénère.
Le principe de base pour un foyer multi-chiens harmonieux est simple : plus il y a de chiens dans la maison, plus l’humain de la meute en sera « responsable ». Le principe de « responsabilité » de la gestion de la meute est suivie de près par ce corollaire : plus il y a de chiens dans le foyer, plus ils devront être éduqués et bien se comporter. Alors, comment un leader humain qui a du mal à s’en sortir rétablit-il l’ordre dans la meute ?
La première étape est la gestion. Si vous êtes confronté à des problèmes de comportement au sein de la meute, commencez par identifier les principaux domaines de conflit, afin que vous puissiez décider comment vous allez pouvoir gérer la situation pendant que vous travaillez sur des solutions d’éducation à long terme.
Lire la suite : comment gérer plusieurs chiens sous son toit (Pat Miller) – 2/3
Super Karole, ces éclairages sur la façon de gérer « une meute » ! Vivement la suite !!!
Super, je m’empresse de lire la suite…
Super intéressant Karole !
JLuc