Les méthodes d’éducation positives n’intéressent-elles que les femmes ?

Les méthodes d’éducation positives n’intéressent-elles que les femmes ?

A chaque fois que me rends à un séminaire ou congrès sur le chien, j’ai l’impression de n’y voir que des femmes. Il y a pourtant des hommes aussi mais, alors qu’ils représentent la moitié de l’humanité, ce ratio est loin d’être respecté dans ce genre d’événement.

Pourtant, le chien n’est pas l’apanage des femmes, loin de là. Il y a encore quelques années, on voyait surtout des hommes dans le milieu de l’éducation canine. Aujourd’hui, on y voit beaucoup de femmes.

Où sont les hommes ?

Les hommes ont-ils disparus du milieu canin ? Pas du tout. Il semblerait, seulement, que les méthodes d’éducation plus respectueuses du chien les intéressent moins. C’est comme s’ils étaient restés coincés vingt ans en arrière, à rabâcher constamment leurs histoires de chien dominant et faire preuve d’une virilité frôlant la brutalité pour montrer que, eux, ils en ont (des couilles, de la testostérone, des muscles…). Comme si un chien était une bête fauve qu’il fallait dompter pour ne pas se faire dévorer. Parce que nous, les faibles femmes qui ne souhaitons pas une relation basée sur le conflit avec notre chien, nous ne sommes que des distributeurs de friandises. C’est sûr ça fait moins viril et c’est surtout moins spectaculaire !

Et là on va me parler de « cas désespérés », de chiens qui ont été sauvés avec des méthodes brutales d’une euthanasie programmée, blablabla. Mais ce n’est pas de ça dont je parle. Je parle de conseils donnés à monsieur et madame Toulemonde pour l’éducation de leur petit chiot qui, parfois, les mordille ou bien de leur chien qui a pour seul défaut de tirer en laisse. On le montre du doigt comme une bombe potentielle et dont la prévention consiste uniquement à le mettre sur le dos à la moindre désobéissance ou à l’étrangler avec son collier s’il ose exprimer son malaise. On ne cherche même pas à savoir pourquoi le chien a agit de la sorte, à ce moment-là. Désolée, mais je n’ai pas pris un chien pour être constamment en guerre avec lui.

 A-t-on plus de cervelle quand on a moins de muscles ?

Est-ce que l’on doit « briser » un chien pour montrer qu’on est fort ? Je trouve dommage qu’un être vivant pense devoir en écraser un autre pour faire plaisir à son ego. Et on m’en a donné des conseils « virils » pour mes chiens « dominants » ! Et ils venaient principalement d’hommes. Pourtant je ne suis pas l’incarnation de la non-violence. J’ai déjà donné des claques sur le museau de mes chiens, donné des coups de pied au cul et hurlé comme une folle. Quand ça m’arrive vous croyez que j’en pense quoi ? Que je suis une battante, que je ne me laisse pas marcher sur les pieds, que je sais me faire respecter ? Ou bien je suis mal à l’aise parce que ma réaction montre tout simplement que je n’ai pas su réagir efficacement ou au moins anticiper le comportement de mon chien ?

Alors qu’en psychologie on parle de relation gagnant-gagnant, que de nouvelles recherches sur le chien (et sur le loup pour ceux qui y sont attachés) nous donnent des informations de plus en plus pointues, que des moyens d’éducation voient le jour, préservant la relation avec nos compagnons, certains continuent de tenter de vous convaincre qu’il faut soumettre un chien par la force pour qu’il vous obéisse. Mais je ne veux pas d’un chien qui me craigne, je veux un chien qui comprenne ce que je lui demande !

On le sait, le rapport entre les individus de sexe masculin et la violence dépasse largement le cercle de l’éducation canine. Mais, heureusement, beaucoup d’hommes, dans le milieu du chien, ont pris un autre chemin, savent se remettre en question, n’hésitent pas à modifier leur approche et se tenir au courant des dernières avancées scientifiques… sinon il y aurait de quoi désespérer du sexe dit « fort » !

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