Au milieu des chiens qui travaillent, un petit molosse pointe son nez.
Egérie, femelle Shar-Pei de quatre ans, pratique la recherche utilitaire et la recherche en décombres avec sa maîtresse Patricia.
Egérie, c’est un joli nom pour une chienne qui porte haut les couleurs de la race ! En effet, rares sont les pratiquants d’activités canines qui ont le courage de travailler avec un Shar-Pei, race qui n’est pas réputée pour être la plus souple (et la plus simple) à manier !
Petit aperçu de ce binôme passionné et passionnant !
1. Patricia, pourquoi avoir pris un shar-pei ?
J’avais une chienne Border terrier d’un an et demi qui est morte accidentellement. J’ai eu beaucoup de mal à surmonter cette disparition. Mon mari, lui, était très attiré par les molosses. Il est vrai que ce sont des chiens plus calmes et que nous pensions moins actifs.
Un jour où nous assistions à une course de lévriers, nous nous sommes promenés parmi les éleveurs qui exposaient leurs chiots. Mon mari a craqué sur Egérie. Elle avait trois mois et demi.
Je ne connaissais pas le caractère du Shar Pei et j’ai donc présenté immédiatement Egérie à la Nationale d’Elevage pour rencontrer des propriétaires et des connaisseurs de la race. Les contacts avec son éleveuse ont été minimes, mais j’ai pu obtenir des informations et des conseils d’éleveurs de ma région à l’occasion d’expositions de beauté.
Avec une Egérie active et très indépendante, j’ai rapidement repris le chemin de «l’Ecole du Chiot » tout en commençant à travailler la Recherche Utilitaire dès son plus jeune âge.
Actuellement elle est en classe 1 en Obéissance et en classe 1 en RU.
2. Qu’est-ce que la recherche utilitaire ?
Le travail de base, en Recherche Utilitaire, consiste à retrouver une personne qui part se cacher en laissant tomber des objets à intervalles plus ou moins importants.
C’est un travail d’équipe : le chien « sent »la piste et le maître décode les manifestations du chien, ils franchissent ensemble les difficultés.
Le degré de difficulté de la piste à suivre sera fonction des conditions météo, des distractions, du relief, du temps de refroidissement et de la longueur du tracé.
Des concours sont organisés dans toute la France. C’est une activité qui demande du temps et de nombreux entraînements. Nous travaillons aussi de nuit.
Dans cette discipline, le chien prend un grand plaisir. C’est une activité sérieuse mais aussi très stimulante car les entraînements se font en groupe dans notre club. Les chiens, eux, aiment se retrouver lors des récréations. Elle se pratique le plus souvent avec une longe de dix mètres. La tenue de la longe est délicate, le moindre mouvement, la position du corps du pisteur peuvent induire le chien en erreur.
Cette activité m’a permis de construire une relation plus complice avec Egérie.
Je travaille en parallèle avec un ancien pompier. Je pratique aussi la recherche en décombres avec une équipe de sécurité civile, la Croix Blanche. Ici, le chien travaille sans laisse ni collier, ce qui demande de lui faire une confiance totale. On doit pouvoir repositionner le chien à la voix pour l’aider. Le chien doit s’adapter, montrer des qualités d’agilité sur le terrain et faire preuve de courage !
3. Comment t’y prends-tu avec Egérie ?
Cette discipline demande beaucoup de temps et de patience. Un bon apprentissage de base est indispensable, l’acquis doit être clair et précis dans la tête du chien et particulièrement dans celle d’Egérie. Il est impossible de faire travailler un chien dans la contrainte.
Avec Egérie, il faut beaucoup de douceur et d’encouragements. Il ne faut pas prendre le risque de la bloquer sinon il faut tout retravailler.
Dans ces disciplines de nez, le chien a une grande autonomie et je me suis rendue compte qu’en lâchant parfois la longe, je lui donnais moins d’indications, je l’influençais moins et ça se passe bien.
Chez le Shar-Pei il n’y a pas le côté vif des races bergères. Les molosses fonctionnent plus lentement. Par contre, il faut que ce soit agréable pour le chien… voire confortable ! Avec Egérie, si la piste pique un peu, elle va trouver une piste parallèle. Mais elle continuera son travail.
Comme elle était un peu timide avec les gens, j’ai travaillé ce problème. Elle peut travailler avec d’autres personnes qu’elle apprécie. Elle est à fond dans ce qu’elle fait !
Avec Egérie j’ai passé le CSAU (certificat de sociabilité et d’aptitude au travail), qui est obligatoire pour travailler en recherche utilitaire. Le travail en club peut être décourageant pour un Shar-Pei qui n’aime pas trop les répétitions. Mais en pratiquant les disciplines de nez, le chien s’éclate, les gens sont contents et la relation se construit.
4. Quels sont les points forts d’Egérie dans tes activités ?
Egérie est capable de me tenir tête ! Elle ne prend pas une direction pour faire plaisir à sa maîtresse, elle va là où elle pense devoir aller. C’est important car le maître parfois influence le chien et le mène à l’erreur.
Egérie est le plus souvent franche dans ses décisions.
Si elle rencontre une difficulté pendant un travail, elle peut pleurer. C’est toujours de l’agacement, de l’excitation et la solution n’est pas loin. Elle demande rarement de l’aide.
Privilégiant la quête, elle sait travailler en parallèle lorsque les molécules volatiles ont été déportées même loin, sachant que le but tout de même est de rester sur la piste.
Elle est aussi capable à une grande distance de pointer (si,si même avec son gros pif rond et ridé) la position du traceur sur une grande aire dégagée. J’aime cette jolie manière, particulière à nos Shar Pei, de balancer le cou quand ils hument et qui leur donne un air presque altier.
Si Egérie a besoin de se soulager lors du travail, elle va s’éloigner de 50 mètres puis revenir prendre sa piste comme si de rien n’était.
Elle aime prendre les objets de toute nature, ce qui est indispensable en RU.
Toute petite elle était destructrice, nous avons pris la décision de lui proposer un sac avec des objets très divers à rapporter contre récompense bien sûr !! L’amour de l’objet est né de cette manière et notre bibliothèque était sauvée. Mais ce qu’elle aime par-dessus tout, c’est faire « petit facteur » pour son maître.
Sinon Egérie est une chienne que je peux emmener partout. Elle me suit en ville, au restaurant, chez le coiffeur … Elle est très adaptable.
Merci Patricia et Egérie ! Et bonne continuation !
Tout amateur de Shar-Pei peut être fier de l’image qu’Egérie donne à la race. Voici le témoignage d’Hakim, formateur de chiens au travail de recherche en décombres sur ce chien très particulier : témoignage d’Hakim (fichier pdf);
A voir aussi :
La recherche utilitaire, c’est quoi ? (petite vidéo qui explique cette activité)
Si vous aussi vous pratiquez une activité avec votre shar-pei, n’hésitez pas à me contacter ! j’espère que d’autres portraits suivront !
Beau témoignage !
Je n’avais jamais vu de Shap-pei travailler.
Certainement beaucoup de travail pour atteindre ce résultat.
La récompense c’est la complicité qui ressort de ce binôme.
Félicitations à Patricia et Egérie !
ça prouve qu’un shar-pei est capable d’autre chose que ronfler sur un canapé 😀
Est-ce une activité qui plairait à ta petite Ixelle ?
De notre coté, nous allons chaque semaine a leducation canine . Le cours se fini toujours par une seance d’agility , et Iona se re-ga-le!!! C’est un bonheur pour elle, ca se voit! Cest une vraie fusee ! Je pense que nous allons aller prochainement au cours d’agility, a proprement parlé! 😉
Elle va bien s’amuser à l’agility !
Bonne continuation !
Mon shar pei Stark et moi allons tout les jeudis a dog dancing. ma soeur pratique le cani cross avec lui. et nous allons aussi 2 jour a ob
Super le dog dancing ! Il faudra venir nous en parler plus longuement !
Idem pour le cani-cross. Que d’activités ! Stark doit être bien heureux 🙂
Egérie ! Quelle charmante rencontre !